Jaco Van Dormael: réalisateur belge de The Wonderful Weird

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Jaco Van Dormael: réalisateur belge de The Wonderful Weird
Jaco Van Dormael: réalisateur belge de The Wonderful Weird
Anonim

Jaco Van Dormael, l'un des cinéastes les plus loués de toute la Belgique, a fait de l'entrelacement du fantastique et du philosophique sa marque de fabrique, créant monde sur monde qui lui est propre. Bien que son œuvre reste petite par rapport aux autres, des récits complexes et parallèles, ainsi que des touches surréalistes, garantissent que vous ne perdez jamais la trace de l'auteur derrière l'œuvre. Nous regardons de plus près la carrière fascinante de l'un des esprits les plus créatifs du pays.

Jaco Van Dormael © Michiel Hendryckx

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Tragédie fantastique

Le style innovant de Van Dormael l'a fait remarquer très tôt. Son premier court-métrage, Maedeli la Brèche, qu'il a écrit au cours de sa dernière année au célèbre INSAS à Bruxelles, lui vaut le prix du Student Academy Award du meilleur film étranger en 1981. Après avoir reporté son premier long métrage de dix ans après la fin de ses études - en se concentrant sur les documentaires et courts métrages en attendant - Toto le Héros (1991) a valu la peine d'attendre. Dans le film, le vétéran de la maison d'art française Michel Bouquet incarne un vieil homme dans une maison de retraite, repensant à une vie plutôt banale qui, à son souvenir subjectif, aurait dû être différente; celui d'Alfred le garçon voisin pour être plus exact. Une série compliquée de flashbacks et d'ellipses - des stratagèmes bien connus dans le cinéma de Van Dormael - se tissent ensemble pour nous montrer les étapes de la vie de Thomas, ou Toto comme il aime être appelé.

Il est révélé que dès son plus jeune âge, le jeune Toto est totalement convaincu du fait que lui et Alfred, fils du riche M. et Mme Kant d'à côté, ont été échangés à la naissance dans un incendie d'hôpital. Bien que sa mère lui dise sèchement qu'il n'y a jamais eu d'incendie, Thomas restera consumé par la jalousie d'Alfred pour le reste de sa vie. Avec Toto, Van Dormael montre un talent pour combiner tragédie et fantaisie qui fait sourire. Le monde du garçon qui grandit plein de ressentiment - croyant que son destin légitime lui a été enlevé - est aussi un monde de couleurs vibrantes et de tulipes dans un parterre de fleurs qui dansent à l'unisson au rythme d'une chanson française. Toto était le premier billet de Van Dormael pour le prestigieux festival de Cannes, avec deux autres à suivre (totalisant une impressionnante moyenne au bâton de trois sur quatre).

Malgré sa sensation sans effort, le réalisateur a eu besoin de cinq ans pour écrire le scénario de Toto. Il lui en faudrait encore cinq pour que sa prochaine photo voit le jour. Le huitième jour (1996) est l'histoire de l'étrange amitié qui se forme entre Harry (Daniel Auteuil), un stooge d'entreprise stressé et Georges (Pascal Duquenne), un patient négligent atteint du syndrome de Down. De manière assez prévisible, Georges finit par enseigner à Harry les valeurs d'une vie simplifiée, mais plus riche en amour. La sentimentalité accessible de ce couple inhabituel pourrait sembler un moyen facile de tirer sur nos cordes sensibles au premier abord; Cependant, en nous donnant un aperçu de la vision littérale de Georges du monde, Van Dormael affiche un flair visuel et un sens de l'humour idiosyncrasique inégalés. Tout sens du conventionnel sort par la fenêtre lorsque le réalisateur utilise à nouveau une perspective enfantine pour façonner un monde merveilleux de séquences de rêve et de fantasmes - un monde dans lequel Georges peut marcher sur l'eau et où l'herbe doit être réconfortée après l'avoir coupée. Les acteurs principaux Daniel Auteuil et Pascal Duquenne ont partagé le prix de Cannes du meilleur acteur pour leur représentation de cette amitié attachante.

Vérités multiples

Si une inclinaison vers des réalités parallèles était présente dans les travaux de Van Dormael au cours des années 90, M. Nobody (2009) en est l'avant-dernière manifestation. Conçu pour être sa pièce de résistance, l'écrivain-réalisateur a mis dix ans pour préparer ses débuts en anglais. Ambitieux d'une faute, M. Personne ne joue comme une histoire incroyablement complexe Choisissez votre propre aventure. Alors que Nemo Nobody (Jared Leto), âgé de 118 ans, essaie de raconter son histoire de vie à un journaliste en 2092, différentes versions de celui-ci continuent d'apparaître. Que serait-il arrivé, par exemple, si Nemo avait choisi de rester avec sa mère au lieu de son père après leur divorce, ou avait-il choisi cette fille plutôt qu'une autre? Nous explorons différentes interprétations possibles de sa vie, ce qui entraîne un réseau complexe d'histoires et une perplexité totale quant à la version des faits qui contient la vérité. «Vous choisissez, vous perdez», semble dire le film. Alors Van Dormael ne choisit pas. Les thèmes du choix, de la mémoire, de la coïncidence, du destin, du temps et des récurrences du type effet papillon sont tous abordés avec brio. C'est un peu trop pour certains comme il s'avère. M. Nobody ne se rend pas à Cannes comme le reste de ses films, bien qu'il ait connu un grand succès en Europe.