Articulations du moment présent: cinq artistes italiens contemporains

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Articulations du moment présent: cinq artistes italiens contemporains
Articulations du moment présent: cinq artistes italiens contemporains

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Anonim

Ce qui suit sont cinq des artistes les plus passionnants travaillant sur la scène de l'art contemporain italien; qui utilisent tous leur médium de manière innovante et unique, tout en maintenant un engagement à incarner le chaos et l'ambiguïté du moment présent.

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«Le réalisme est un mauvais mot. Dans un sens, tout est réaliste. Je ne vois aucune frontière entre l'imaginaire et le réel »- Federico Fellini.

L'art contemporain est si fragmenté de nos jours qu'il pourrait être difficile de trouver un «isme» qui pourrait le décrire au-delà de sa surface commerciale. Néanmoins, s'il existe un fil qui relie les pratiques hétérogènes et éclectiques qui composent l'art contemporain, c'est l'adhésion de l'art à la réalité, aux émotions et aux expériences sociales. L'envie d'exprimer des paradoxes contemporains. En fait, cela devient un besoin primordial pour les personnes qui souhaitent se comprendre et comprendre les lois qui les entourent. Ce faisant, l'art crée du sens à partir du chaos. Voici cinq artistes italiens qui représentent notre époque; leurs œuvres sont toutes des articulations de l'ambiguïté, de l'instabilité, du cynisme, de l'irrévérence et pourtant représentant toujours des idées étonnamment présentes.

Valerio Berruti

Les œuvres de Valerio Berruti sont en analogie avec une enfance désenchantée. Sa pratique de la peinture est essentielle tant dans le style que dans le thème; une délicate ligne noire encadre les petits corps des enfants et une simple touche de couleur est ajoutée pour impressionner tous les souvenirs sauf éphémères dans l'esprit du spectateur. L'artiste, née en 1977, s'intéresse à montrer une enfance volée dans laquelle le même élément inquiétant des œuvres de Paula Rego dérange doucement la scène.

Nicol Vizioli

Qui peut se lever et se dire innocent? Pas même des enfants, apparemment.

La naïveté est toujours marquée par le péché de l'expérience dans la photographie de Nicol Vizioli. Sa pratique est dédiée à un carnaval humain flamboyant, sensuel dans son théâtralisme et idiosyncrasique dans son réalisme. Ses corps nus rappellent les portraits existentiels de Bill Henson où le clair-obscur déclare la présence complémentaire de la lumière et de l'ombre. Le but de l'artiste est de peupler la réalité de ses rêves de non-conformistes et de personnages excentriques comme antidote à l'ennui et à l'apathie d'une manière qui fait écho à David Lynch. Nicol Vizioli parle d'un naturalisme personnel, comme la nécessité d'articuler le monde à travers ses propres outils et sensibilités. Le naturalisme doit alors être liquide pour être autonome des dogmes de la réalité.

Silvia Camporesi

Un autre artiste intéressé par ce pluralisme d'interprétations est Silvia Camporesi qui explore et questionne la photographie comme médium d'expression autonome. Elle ne montre pas un sujet favori mais se concentre plutôt sur des projets denses et parfois complexes dont les limites visuelles sont élargies par des interrogations philosophiques. Camporesi, né en 1973, s'engage de manière ludique avec des notions telles que le réel et la mimesis en présentant une dimension sublimée plutôt qu'un document de faits. Prenez par exemple son projet La Troisième Venise; la ville italienne, vénérée internationalement pour son allure romantique, est capturée dans l'espace liminal entre le réveil et le rêve. Ce faisant, Camporesi interroge la catégorie du réel en mettant en place des scénarios et des paysages idiosyncratiques qui pourraient facilement passer inaperçus dans le contexte ordinaire du quotidien. Son travail fait écho aux photographes contemporains tels que l'Allemand Hans-Peter Feldmann, en termes de désir ardent de contester l'appareil photo en tant que médium, et l'Américaine Anna Gaskell avec qui Camporesi partage une approche onirique similaire envers la composition de la scène.

Malgré les similitudes avec ces photographes d'outre-mer, Camporesi révèle une sensibilité très italienne; sa Venise rappelle au spectateur le Borgo de Fellini, le petit village du film Amarcord où Titta, le personnage principal et narrateur, a des visions excentriques sublimées par un brouillard hivernal.

Ericailcane

Alors que Camporesi se fraye un chemin à travers les figures et les concepts (l'un n'exclut pas l'autre), Ericailcane joue avec la sinistre analogie entre l'homme et l'animal. Erica the Dog (la traduction anglaise de son nom) est une artiste visuelle basée à Bologne, dont la pratique refuse de se faire pigeonner en aucune façon. Il réalise des dessins, des peintures murales et des installations, utilisant une grande variété de médias pour un thème essentiel, qui pourrait être décrit comme le monde anthropomorphique animal. Son travail remet en question la similitude des humains et des animaux et découvre un brin d'identité commun qui les unit. Ce faisant, il suggère que nous ne devrions pas prendre pour acquis des idées telles que le progrès, afin de ne pas confondre à tort des chimères fallacieuses avec des conquêtes. En regardant le travail d'Ericailcane, il semble faire écho à Boulgakov parlant dans Heart of a Dog: "il n'y a absolument pas besoin d'apprendre, de lire quand on peut sentir la viande à un kilomètre". Ericailcane fait partie de la scène prolifique du street art italien, qui évite la renommée commerciale et représente ouvertement les péchés humains sans jugement moral ou réactionnaire.