Le monde de l'art occidental commence à se concentrer sur les artistes féminines africaines contemporaines et leur expression créative. Ces artistes analysent les notions complexes de la beauté et du corps féminin à travers différents médias. Explorant les questions de féminité, de beauté, de corps, de race, de sexe, de soumission, de pouvoir et de territoire, leurs œuvres couvrent un large éventail de sujets contemporains.
Resilients Courtoisie Joana Choumali
Ces quatre femmes artistes africaines tentent de relever le défi de questionner leur société et comment elles s'intègrent dans cet environnement contemporain en tant que femmes et artistes, et comment elles se rapportent au monde occidental en tant qu'Africaines.
Leur travail explore le discours entre les femmes occidentales contre les femmes africaines, les hommes contre les femmes, la tradition contre la modernité et le local contre le mondial. L'artiste féminine en Afrique est encore secondaire par rapport à ses homologues masculins. Cette inégalité est illustrée par le faible nombre de femmes participant aux expositions et ateliers.
Ces artistes ont franchi la barrière du monde de l'art dominé par les hommes, prouvant et célébrant l'identité artistique féminine. Ils analysent les défis auxquels la société contemporaine est confrontée sans déférence. Ils renversent les idées préconçues et les tabous, ils nous plongent dans leur vie intime et ils n'ont pas peur de révéler leurs peurs et nos peurs les plus sombres.
La Plate-forme des Artistes Féminins de Lagos promeut et soutient les femmes artistes africaines depuis 2008. Fondée par l'organisation à but non lucratif African Artists 'Foundation, elle vise à attirer l'attention sur les femmes artistes et créatrices vivant et travaillant en Afrique, dénicher et développer de nouvelles talents, en introduisant de nouvelles formes d'art et en soulignant la diversité des femmes qui explorent les moyens de s'exprimer à travers l'art visuel.
Le programme de la plateforme des artistes féminines est conçu pour aider, encourager, défier et développer les femmes intéressées par les arts visuels, et pour offrir des opportunités sans entrave pour l'expression de leurs perspectives et réactions.
Fondation des artistes africains, 54, rue Raymond Njoku, Ikoyi, Lagos, Nigéria, +234 8097713079
Vénus 1 L'Awoulaba blanc Courtesy Joana Choumali
Joana Choumali
Joana Choumali (née en 1974) est une photographe indépendante basée à Abidjan. Dans son dernier ouvrage, Awoulaba / taille fine (awoulaba signifie «reine de beauté» en langue baoulé), Joana explore le concept de beauté et de perfection corporelle. Que faut-il considérer comme ayant un corps parfait? Elle a commencé sa composition photographique en documentant les fabricants locaux en Côte d'Ivoire qui produisent des mannequins avec des formes de corps plus associées à celles des femmes africaines. Tout cela constitue les représentations hybrides de ce qu'une «femme parfaite» est censée être: la vraie et la parfaite, toutes à la fois. L'image finale se traduit par un ensemble déconcertant et déstabilisant de formes, symboles, couleurs et idées.
L'African Queens avec l'aimable autorisation de Namsa Leuba
Namsa Leuba
Namsa Leuba (née en 1982) est une photographe mi-guinéenne et mi-suisse. Au cours des deux dernières années, ses recherches ont porté sur l'identité africaine à travers les yeux occidentaux. Dans la série The African Queen, Namsa s'est inspirée des femmes africaines. Elle essaie de recontextualiser les éléments africains à travers sa caméra, en mettant ces éléments dans un cadre de goûts et de choix esthétiques occidentaux. Elle produit ce qu'elle appelle une «intervention» sur les modèles et sur leurs vêtements typiques africains. Elle essaie de changer la perception occidentale classique de la culture africaine. Dans chaque photographie, Namsa réconcilie toujours ces deux cultures. Alors que ces objets traditionnels deviennent de plus en plus éloignés et peu familiers dans un contexte de mode et occidental, cet ensemble d'œuvres met en lumière deux esthétiques culturelles différentes à travers l'expérience personnelle du patrimoine multiculturel et l'intervention performative du photographe.
L'African Queens avec l'aimable autorisation de Namsa Leuba
Jenevieve Aken
Jenevieve Aken (née en 1989) est une photographe nigériane; elle se concentre sur les photographies documentaires, les autoportraits, les portraits urbains et les questions culturelles et sociales. The Masked Women (2014) est une série d'autoportraits où elle explore le rôle du genre féminin dans la société nigériane. À travers ces images, elle représente le style de vie solitaire du personnage de «femme fatale». L'utilisation de masques et du langage corporel évoque l'isolement des femmes dans la société nigériane qui a des rôles limitatifs et strictement définis de ce que devrait être la femme «parfaite». La série représente le nombre croissant de femmes indépendantes et professionnelles au Nigéria qui affirment à la fois leur autonomie tout en étant ostracisées par des normes culturelles qui ne laissent pas les femmes nigérianes jouer un rôle actif dans leur société.
